Rendez-vous avec Georges Bellot : résister par l'Art, par la culture

Submitted by Virginie Marechal on 03/08/14 – 14:45

Bonjour Georges,

Les beaux jours de la RIDEF de Reggio Emilia sont terminés. Comment faire vivre l'espoir, en attendant les prochaines rencontres Freinet : le congrès de l'ICEM dans le Sud de la France et la prochaine RIDEF au Bénin dans deux ans ? 

Je conseille : la disparition des lucioles, le muralisme et le camp des Milles.

(lire la suite pour en savoir plus).

Si vous souhaitez participer au réseau qui s'intéresse au thème de la résistance par l'Art et la culture, si vous désirez partager des informations à jour et des expériences, alors contacter directement par mail Georges et Annie a-g.bellot@wanadoo.fr

 

Georges B. : "Il y a des gens dans tous les pays du monde qui trouvent dans la culture, dans l'Art, des ressources pour se construire, se reconstruire, en se révoltant et qui dans l'histoire, ont réussi à changer le monde.

Parmi ces gens, je citerais Adbel Fattah, que j'ai la chance de connaître et qui essaie de donner de l'espoir aux jeunes du centre culturel d'Aïda. Aïda est célèbre pour son camp de réfugiés palestiniens, situé en Cisjordanie, à quelques kilomètres de Bethléem.

Comment Abdel Fattah redonne t il de l'espoir ?  Il aide les jeunes à créer, à s'emparer de leur leur vie difficile pour en faire des créations, des vidéos musicales, des danses, des  jeux mais aussi et surtout du théâtre. Pour Abdel Fattah, l'enfant qui joue est un enfant qui revit. Il jette des pierres, il "meurt" mais il peut recommencer. Et ses pierres à lui ne tuent pas. 

Les jeunes acteurs et actrices de théâtre encadrés par Abdel Fattah donnent de l'espoir à leurs spectateurs et se se redonnent à eux-mêmes de l'espoir. Ce faisant, ils gardent l'espoir de changer leurs conditions de vie qui sont insupportables.

Peux- tu nous donner d'autres exemples de résistance par la culture ?

Oui,  il y a par l'exemple de l'exposition à l'ancienne prison d'Avignon.

L'ancienne prison d'Avignon, dans le Vaucluse, a ouvert une exposition d'art moderne dans ses cellules encore délabrées. Cela s'appelle "Disparition des lucioles". L'idée des lucioles est très intéressante : elles savent emmagasiner la lumière pendant le jour et la rediffusent pendant la nuit. Les oeuvres exposées apportent une lumière dans des lieux de souffrance, d'enfermement et de solitude.
Les prisonniers de la nouvelle prison peuvent exposer leurs réalisations et certains ont raconté leur incarcération en vidéos. Même dans des endroits sordides on peut arriver à créer l'espérance.

 

Il y a aussi le muralisme au Mexique. C'est un manifeste de 1925 pour l'art populaire qui était diffusé en immenses fresques sur les murs et qui est repris par les militants du Chiapas dans leurs petits villages.

 

Je parlerais du site-mémorial d'Aix. Je vous invite vraiment à visiter ce lieu de mémoire, le camp d'internement des Milles, près d'Aix, où ont été internés des militants anti- fascistes, des républicains espagnols, des gitans et des juifs, de 39 à 42 par l'Etat français.

De nombreux artistes, peintres, écrivains, poètes se sont exprimés et ont aidé les autres à survivre dans des conditions atroces.  

 

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