Choix de la langue
Soumis par Claude Beaunis le 03/09/12 – 09:01

PAROLES DE BIENVENUE (MCEP- España)

 
Mes chers collègues de la FIMEM: Soyez les bienvenus à la RIDEF.
 
Notre pays, l’Espagne, et particulièrement la ville de Léon ont eu la chance d’être élus comme siège de cette XXIX rencontre que, pendant 10 jours, va nous permettre de nous enrichir en nous fournissant de toute une ensemble de communications, expériences, recherches, revendications, etc. Et tout cela dans un climat d’amitié, de convivialité et de chaleur humaine.
 
Mais n’oublions que dans ces moments, le néolibéralisme campe à sa volonté dans notre société, et les vieilles chastes privilégiées se font encore avec le pouvoir, achévant dans certains pays avec le quelque peu des conquêtes des droits que s’étaient faites. Des services publics comme la Santé et l’Éducation risquent d’être démantelés et privatisés dans notre pays, et dans d’autres, les pensées les plus conservatrices prennent de plus en plus de la place, et provoquent l’aliénation des moindres droits que femmes et filles avaient réussi à obtenir.
 
Nous nous demandons quel genre d’éducation veulent ces gens, quel genre d’école les Milton Friedman mondiaux ou les ayatollahs de n’importe quel signe peuvent défendre.
 
L’éducation libératrice qui a été livrée par Freinet, Freire, Maria Lafantini, Tonucci… et tant d’autres pédagogues progressistes ?
 
Il se peut que pendant ces dernières années, les pays privilégiés du monde occidental aient subi une espèce de sommeil trompeur, bercé par les chants des sirènes de la Société du Progrès et de la Consommation. Une société qui risque de nous conduire à la fin des idéologies en nous rendant aveugles à cause de l’attrait des certains valeurs individualistes tels que  la compétitivité et l’argent.
 
Mais ce monde-là, un géant aux pieds de boue, qui est construit sur la base du manque de solidarité, du commerce inégal, de l’extraction des matières premières à coût bas dans les pays les plus défavorisés,  ne regarde pas trop les conséquences que cela provoque : l’exploitation des enfants, la discrimination de la femme, la famine,  la misère, et la destruction constante de l’environnement, entre autres. Ce monde-là s’est mis en question et a provoqué cette situation que tout le monde parvient à appeler « CRISE ».
 
Néanmoins, il y a des raisons pour conserver l’espoir, et cela passe par la nécessité de changer de référence, de reconstruire un nouveau modèle de société.
Des initiatives citoyennes comme le 15M, les révolutions dans les pays arabes o en Islande, les avancements en Amérique latine par moyen de gouvernements progressistes face aux vieilles et éternelles dictatures…indiquent que les peuples commencent petit à petit à récupérer la conscience. Que la vieille partitocratie ne nous représente plus. Que nous devons rattraper le pouvoir constituant et souverain des peuples face au pouvoir absolu du Capital.
 
IL est aussi le moment de reconsidérer L’ÉDUCATION et d’Encourager l’École Populaire : Face à l’école élévatrice et autoritaire, la traditionnelle ou la néolibérale divisant en compartiment fermés les connaissances, reproduisant le manque de vision du monde et annulant la prise de conscience, le MCEP d’Espagne affirme encore:
 
“FREINET, AUJOURD’HUI PLUS QUE JAMAIS.”
 
Face à l’offensive néolibérale contre l’École Publique, avec ses retenues, ses barrières sélectives marginant les plus défavorisés, nous défendons une école inclusive pour tous.
 
Une École basée non pas seulement sur l’acquisition de connaissances, mais sur la formation des personnes critiques, capables de réfléchir et d’analyser l’entourage pour le transformer à l’aide des techniques de l’École Moderne: Recherche sur l’environnement, travail à partir de projets, texte libre, calcul vivant, ateliers, travail coopératif, etc. Une école ouverte aux Communautés d’Apprentissage, aux familles et à toute la société, est aujourd’hui la seule voie pour avancer vers l’École populaire que nous désirons.
 
Et nous voilà ici aujourd’hui, à Léon ; des centaines de professeurs provenant de tout le monde, constituant un exemple d’internationalisme, un concept que les prophètes néolibéraux signalent comme « fané » mais qui comporte la meilleure manière d’avancer. Si les fondations du monde sont endommagées, notre travail particulier ne servirait à rien. Plus tôt ou plus tard tout finirait par se détruire ensemble.
 
En fait, c’est pour cela que les premiers fondateurs de l’École Moderne ne se sont pas arrêtés après la transformation des écoles de leurs propres pays, mais qu’ils ont continué à propager la révolution dans le reste du monde, conformant la FÉDÉRATION INTERNATIONAL DE MOUVEMENTS D’ÉCOLE MODERNE (FIMEM). 
 
Et c’est pour cela que nous sommes ici et que nous célébrons une nouvelle RIDEF.
 
Après quelques jours d’intense convivialité, nous sortirons d’ici avec de la force nécessaire pour continuer avec la lutte : pour un monde plus juste et pour une École Populaire, transformatrice, où tous, filles et garçons, auront les mêmes opportunités. Cela exige qu’on soit toujours, et comme tous les années, dans une Révolution Permanente, tels que disaient les jeunes du mai 68, et tel que Georges Moustaki l’a si bien chanté :
 
Je voudrais sans la nommer vous parler d’elle
Comme d’une bien aimée, d’une fidèle
Une fille bien vivant qui se réveille
A des lendemains qui chantent sous le soleil.
C’est elle que l´on matraque
Que l’on poursuit, que l’on traque
C’est elle qui se soulève, qui souffre et se met en grève
C’est elle qui l’on emprisonne, qu’on trahit, qu’on abandonne
Qui nous donne envie de vivre, qui nous donne envie de suivre, jusqu’au bout.
 
Je voudrais sans la nommer vous parler d’elle, 
Bien aimée ou mal aimée elle est fidèle
Et si vous voulez que je vous la présente
On l’appelle Révolution Permanente.
 
Oui, mes chers collègues : Jusqu’au bout. JUSQU’À LA FIN.
 
                                      León 23 de Julio de 2012